Gérer une entreprise est une tâche relativement complexe. Dans cet article, nous passons en revue les éléments essentiels à maîtriser afin de gérer de façon optimale les finances d’une entreprise et ne pas mettre en danger sa viabilité à court et moyen terme.
Évaluer les initiatives en termes de ROI.
La motivation d’une entreprise est de créer des gains pour ses actionnaires (ou associés). Démarrer une entreprise sollicite un investissement plus ou moins important. Cet investissement peut prendre la forme de temps consacré au business, ou bien d’argent investi. Afin d’évaluer la performance des activités d’une entreprise, il est courant dans le monde de la finance de regarder le retour sur investissement, que l’on croise aussi sous l’acronyme ROI (Return on investment). Pour l’exprimer très simplement, il s’agit de mesurer pour 1 euro investi, combien d’euro l’activité rapporte. Si l’investissement rapporte 2 euros pour 1 euro investi, le ROI est de 100 %.
Bien souvent, la rentabilité d’un investissement se mesure dans le temps, sur plusieurs années. On considère généralement qu’un ROI supérieur à 15 % est excellent. Pour prendre un exemple concret, cela signifie qu’un investissement de 1 million d’euros qui délivre un bénéfice annuel net de 120 k€ délivre un ROI de 12 %. Il est important de voir ici que l’on ne parle pas du résultat opérationnel mais bien du bénéfice net, il est donc important de prendre en compte toutes les charges et dépréciations constatées au cours de l’exercice comptable.
Bien évaluer l’intensité capitalistique de son business.
Comme nous l’avons vu plus haut, la rentabilité d’un investissement se calcule à partir de 2 chiffres : les bénéfices générés par l’activité et le capital investi au départ. Un des risques lorsqu’un entrepreneur se lance dans un secteur est de sous-estimer l’intensité capitalistique de son activité. L’intensité capitalistique d’une entreprise mesure la quantité de capitaux nécessaires pour amorcer l’activité. Les anglophones parlent également de Capex. Il s’agit du diminutif de Capital expenditure.
Certaines activités nécessitent des investissements colossaux. Par exemple, les plateformes offshore pour l’extraction du pétrole en haute mer coûtent plusieurs centaines de millions d’euros. Les installations dans l’industrie lourde telles que les aciéries sont également des activités capitalistiques intenses. Il est presque impossible pour un individu sans grosse fortune de se lancer dans ces secteurs d’activités. Ce prérequis représente d’ailleurs une barrière à l’arrivée de nouveaux concurrents. De l’autre côté du spectre, d’autres activités ont des intensités capitalistiques beaucoup plus faibles. C’est notamment le cas des sociétés de service où seuls des bureaux et quelques ordinateurs sont nécessaires pour démarrer l’activité. Entre ces 2 extrêmes, il existe un grand nombre de cas intermédiaires. Dès que l’entrepreneur a établi un business plan et un prévisionnel du chiffre d’affaires et des marges, il est essentiel de correctement évaluer le montant des investissements. S’ils sont trop élevés, le ROI de l’activité sera faible, voire négatif. En d’autres termes, l’activité ne génèrera pas de bénéfice.
Ré-investir les bénéfices de la société.
Lorsque les activités fonctionnent bien, la société dégage des bénéfices. Ces bénéfices (après impôt sur les sociétés) peuvent être utilisés de différentes façons. Tout d’abord, il est possible de reverser les bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires. Il s’agit d’un choix par défaut si la société n’a pas de projets à financer. Reverser l’essentiel des bénéfices sous forme de dividendes est le signe que l’entreprise ne dispose pas de relais de croissance. C’est donc parfois perçu comme un point négatif pour les investisseurs à la recherche de sociétés avec des perspectives de croissance favorables dans un environnement économique en constante évolution.
Une alternative à la distribution de dividendes est le rachat d’actions. Ce mécanisme a un effet relutif sur les participations des actionnaires et permet donc un enrichissement de ces derniers. Si fiscalement le rachat d’actions est différent de la distribution de dividendes, en pratique, il s’agit pareillement d’une décision indiquant que la société n’a pas de meilleure opportunité que son business actuel pour investir ses bénéfices.
D’un point de vue financier, l’entrepreneur doit toujours se concentrer sur le ROI. Dès l’instant que le ROI escomptable d’un investissement offre un rendement satisfaisant, l’entreprise a tout intérêt à ré-investir ses bénéfices plutôt que les reverser à ses investisseurs. Il peut s’agir d’acquisition d’un business ou de la création en interne d’une nouvelle division.